[ prise du vue numérique – datamoshing – glitch ]
« Confusion dans le détail, diffusion dans l’ensemble ; c’était toute la quantité de contour et de relief qui peut s’ébaucher dans la nuit. L’effet de profondeur et de perte du réel était terrible. Et cependant le réel était là. »
Cela me fit penser à la vidéo Datavision (4 min 40 sec – 2023) de Joris Guibert que je venais de découvrir. Sur un fond noir se déploient des volutes bleutées qui pourraient être de la fumée ou de légers tissus au vent accueillant des rosées de lumières oranges ou vertes. Peut-être des éclats de soleil que la nuit a gardés en mémoire. Ou bien, est-ce la forme que pourrait prendre le rien qu’évoque Victor Hugo ? Danses des courbes de plus en plus vives. Dérives des matières d’abord informes qui s’agglutinent, se séparent, s’organisent et livrent parfois des compositions géométriques que l’on croit reconnaître. Nous accostons au ciel, puis un magma aquatique. Matières et couleurs deviennent plus compactes. La réalité se perd et se retrouve comme un regard égaré dans une forêt dense, fleurie, où la vidéo nous entraîne pour finir.
Turbulences autour d’un livre de Annie Lebrun
par Marc Mercier, Turbulences Vidéo n°121
Synopsis →
metamutation filmique
essai vidéo sur le fantôme dans le cinéma de l’ère électronique
[ Joris Guibert – 2022 – 74mn ]
En un mot : ausculter la mutation du cinéma en vidéo.
Films analysés :
Poltergeist (T.Hooper 1982) – Ring (H.Nakata 1998) – Kairo (K. Kurosawa 2001) – Avalon (M.Oshii 2001) – Docteur Mabuse le joueur (F. Lang 1922) – Robocop (P. Verhoeven 1987) – Lost Highway (D. Lynch 1997) – Le tube (P. Entell 2003) – Videodrome (D. Cronenberg 1983) – Paranormal Activity (O. Peli 2009) – Unfriended (L. Gabriadze 2014)