Œuvre interactive & évolutive
– série –
Dispositif de composition : écrans à cristaux liquides Dispositif de restitution : conception in situ - cimaise, support d'accroche, sol ou suspension - présentation frontale ou parcours
Chaque écran LCD a été travaillé à l’aide d’outils pour percer sa surface et faire se mouvoir les cristaux liquides. Les brisures composent ainsi une véritable peinture faite de striures et de fentes, dans lesquelles les cristaux liquides se répandent, en formant des méandres de couleurs.
La couleur s’infiltre dans les fêlures.
Chaque apparition est consubstantielle à son substrat
La surface brisée laisse transparaitre des morceaux de pixels avalés par les
cristaux mouvants. La matérialité du numérique est révélée.
Le spectateur doit alors toucher l’écran pour accéder à l’œuvre.
Jour après jour, les craquelures s’accentuent, les couleurs mutent.
Image irréversible
image autonome
qui évolue
au gré des tacts et du temps
Le toucher expose le regard comme acte,
et déplace la perception, d’une impression à une sensation.
Ce tact de l’image renforce son évidence : elle est un corps, corruptible.
Un questionnement de l’interactivité, qui n’est pas seulement réactivité.
L’œuvre cite de manière métaphorique le film Blow up d’Antonioni.
Le personnage photographe, fabricant d’images, cherche les indices d’un meurtre dans ses photos. En les agrandissant il ne découvre que du grain ; cet échec prouve ainsi que la seule vérité que peut révéler une image, c’est qu’elle est image.
Ici la notion de subjectile est bouleversée :
c’est le substrat qui manifeste la forme
Comme le feedback (larsen) dans l’art vidéo ou la détérioration de la pellicule dans le cinéma expérimental, c’est la destruction de l’image qui est condition de sa création.
PRESSE :